La Chapelle de pierres
Comme le cœur de Beauvoir c’est la petite chapelle de l’abbé Laporte, prenons le temps de la visiter en profondeur afin qu’elle nous devienne familière, comme une amie, et qu’elle nous aide à élever nos cœurs vers le Seigneur.
Pour remplacer le cadre du Sacré-Cœur que l’abbé Laporte avait jadis installé au-dessus de l’autel on a, naturellement, choisi une statue du Sacré-Cœur.
Comme toutes les représentations du Sacré-Cœur, cette statue montre les mêmes éléments que l’on retrouve dans les autres : les mains transpercées et le Cœur ouvert par la lance pour montrer jusqu’où va l’amour infini de Dieu; les bras largement étendus pour signifier l’accueil par Jésus de chacun et chacune de nous; enfin, les instruments de sa passion, souvenir des souffrances qu’il a endurées par amour pour nous.
Sur le mur avant gauche, presque au-dessus du tabernacle, la statue de Sainte Marguerite-Marie Alacoque a été placée dans une petite niche. Cette religieuse a vécu de 1647 à 1690. C’est très jeune qu’elle est entrée au monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, en France.
À l’âge de 24 ans, Jésus lui apparut afin de lui montrer son cœur brûlant d’amour pour les humains. Il a donné à Sainte Marguerite-Marie la mission de faire connaître au monde son Cœur brûlant d’amour. C’est ainsi que la dévotion au Sacré-Cœur a commencé à se répandre partout, dévotion mise à l’honneur ici. C’est le 16 octobre qu’on célèbre l’entrée dans la gloire de cette sainte.
Du côté droit, c’est la statue de Saint François d’Assise. L’abbé Laporte avait une dévotion spéciale pour cet apôtre qui vécut de 1186 à 1226. Lui, un riche bourgeois, avait renoncé à toute richesse pour vivre dans une grande pauvreté.
Il découvrait la grandeur et la bonté de Dieu dans la nature et les animaux. Il prêchait partout l’amour de Dieu et des plus pauvres de la société. Il fonda l’Ordre des Franciscains, reconnus pour leur amour de la pauvreté.
François avait une grande dévotion envers le Sacré-Cœur. Il devint l’un des saints préférés de sainte Marguerite-Marie. L’Église célèbre sa fête le 4 octobre.
À droite, sous la statue de Saint-François d’Assise, une croix, don des Chevaliers de Colomb de la grande région de l’Estrie, nous rappelle le cinquième centenaire de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. (1492-1992).
C’est en souvenir de cet événement que, le 29 mai 1992, lors de leur pèlerinage annuel, les Chevaliers de Colomb de la grande région de l’Estrie ont offert cette croix au Sanctuaire de Beauvoir.
Elle symbolise l’Évangélisation toujours continuelle des Amériques. Le Sanctuaire de Beauvoir est fier d’avoir été favorisé par l’offrande de cette croix.
Il y a aussi, sur les deux murs de côté, des béquilles, ex-voto rappelant quelques-unes des merveilles du Seigneur pour son peuple. Le Seigneur guérit des corps à Beauvoir et libère aussi de maladies, mais c’est surtout pour ses merveilleuses guérisons d’âmes et de cœurs blessés qu’on invoque le Sacré-Cœur ici au Sanctuaire…
Qui pourra jamais dire le nombre de pèlerins qui ont, grâce au Sacré-Cœur, retrouvé la paix tant de l’âme que du cœur ! Combien ont retrouvé une espérance disparue, une joie de vivre perdue !
À Beauvoir, le Sacré-Cœur de Jésus se penche avec amour sur les plus pauvres et les plus malheureux pour les couvrir de sa tendresse. À l’arrière de la chapelle, près de la porte d’entrée, une statue de Marie (sculptée par le Père Gilles Chabot, premier directeur mariste du Sanctuaire de Beauvoir) nous accueille. Cette statue, sculptée avec amour dans du bois de chêne, a été placée dans la chapelle en 1998.
L’abbé Laporte disait que « le meilleur chemin pour rejoindre le Cœur de Jésus était de passer par le Cœur Immaculé de Marie ».
Il était donc de mise de placer une statue de Marie dans la petite chapelle du Sacré-Cœur, comme l’avait fait le fondateur au tout début.
Mais, un des éléments les plus importants de la petite chapelle est certainement le cadre du Sacré-Cœur, ce cadre que l’abbé Laporte avait pendu au mur de son chalet, et qui a été à l’origine des premiers pèlerinages.
Lorsque son chalet fut incendié, tout a été perdu, sauf ce cadre du Sacré-Cœur qui avait été par la suite installé au-dessus de l’autel dans le chœur de la petite chapelle de pierres.
Lors des aménagements liturgiques après le Concile Vatican II, le cadre fut remplacé par la statue du Sacré-Cœur. On installa le précieux cadre sur le mur Est de la chapelle pour permettre aux pèlerins de vénérer cette image du Sacré-Cœur.
Les vitraux
Les huit vitraux qui ornent les fenêtres de la petite chapelle ont été installés en 1965. Ils sont l’œuvre de l’artiste Jacques Déry, de Ville Duberger à Québec. Ces représentations de symboles chrétiens aident les pèlerins à méditer sur l’amour du Fils de Dieu qui a donné sa vie pour nous.
Le calice, l’hostie et les deux colombes
Les deux colombes de la « Présentation de Jésus au temple » au tout début de sa vie nous rappellent que Jésus est toujours « offrande au Père » en chaque Eucharistie.
L’ancre de bateau
Symbole de notre espérance chrétienne, cette ancre nous rappelle que c’est au Christ que nous nous attachons pour ressusciter un jour avec Lui.
Un cerf assoiffé
Image d’une âme qui a soif de Dieu, comme un cerf altéré est assoiffé d’eau. Et c’est Dieu lui-même qui donnera l’eau vive qui comblera notre soif.
Un bateau
Symbole de l’Église en route vers Dieu. Nous sommes tous, en même temps, membres d’équipage et passagers.
Du raisin et du blé
Symboles de l’eucharistie célébrée avec les fruits de la terre venant du travail des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
Un poisson
Mot de passe secret employé par les premiers chrétiens. « ICTUS » veut dire « poisson » en grec. Chaque lettre de ce mot représente un titre de Jésus : Jésus Christ, Fils de Dieu Sauveur.
L’agneau immolé
Image du Christ versant son sang par amour pour nous. Et c’est à ce sacrifice qu’on participe à chaque Eucharistie.
Un pélican
Selon la légende, on disait que cet oiseau, dans les temps de disette, allait jusqu’à percer son flanc pour nourrir ses petits. C’est le symbole du Père, Providence divine. C’est également le symbole du Christ qui sauve notre vie par son sang versé et nous nourrit de sa chair.
Prenons le temps d’entrer dans cette petite chapelle pour s’y recueillir, dans le silence… dans la prière…
Source :
Sanctuaire du Sacré-Cœur de Beauvoir, HISTORIQUE : Une histoire de cœur; Père André Lamontagne et Christiane Vallée; Édition février 2009.