L’aveugle-né

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Homélies

(Évangile selon saint Jean 9,1-41)

Vous, nous qui formons une communauté, nous nous donnons l’occasion de nous nourrir par rapport à ce que nous vivons grâce à la Parole de Dieu. Le texte de l’Évangile de l’aveugle-né nous donne un éclairage sur le geste que Jésus porte sur nous, gestes et attitudes que Jésus nous invite à porter sur les autres.

Jésus regarde avec son cœur la personne aveugle. Jésus se laisse toucher et Jésus intervient auprès de lui. Il pose un geste très fort :  Il lui permet de voir. Et plus encore, Jésus remodèle l’aveugle-né dans son être. L’aveugle renaît à la vue et à la vie au moyen d’un rituel paradoxal, un rituel contraire à la normalité. La boue résultant du mélange de la terre avec la salive de Jésus, la boue, lorsqu’elle est lavée à l’eau froide, laisse enfin la lumière circuler. Selon Marc Girard, il s’agit d’un symbole de naissance. Enfermé sous sa carapace de boue séchée, l’œil peut enfin naître et fonctionner sous l’action de l’eau de la « Piscine-de-l’Envoyé ». Reconnaissons que Jésus agit ainsi avec nous aussi. Il nous redonne la vue et de voir plus que le soleil. Il nous fait naître de l’Eau et l’Esprit. Jésus nous donne la grâce de reconnaître combien nous avons de la valeur à ses yeux. Comme avec l’aveugle-né, Jésus met de la boue sur notre cœur, le lave et nous rend « Lumière ».

Jésus ne se bloque pas devant l’extérieur de l’homme aveugle. On pourrait dire : Jésus voit plus que nos attitudes, plus nos comportements infirmes, que nos égarements, que nos erreurs du passé. Jésus nous considère des personnes extraordinaires. Même plus, Jésus nous voit comme créatures de Dieu et Il dit : « Que nous sommes beaux, bons ! » Jésus nous aime comme vous, vous aimez vos enfants, petits-enfants et amis. Le Dieu des catholiques. Le Dieu de Jésus est amour, accueillant, miséricordieux. Me rappeler ces idées me fait du bien. Je me sens rassuré comme lorsque la personne me dit que je suis important à ses yeux. Et je rends grâce avec vous pour Jésus qui m’aime et qui vous aime comme vous êtes.

Moi, vous, nous sommes parfois aveugles lorsque je ne me vois pas avec le cœur ; lorsque je ne reconnais pas ma valeur, mes forces. Parfois, nous nous déprécions, car nous ne voyons que nos gaffes au lieu d’apprécier qu’on est bon. Jésus vous dit : « Tu vaux plus que tes manquements ! Tu as un cœur bon ! » Jésus vous dit : « Tu as du prix à mes yeux. Je t’aime. »

Jésus ce matin nous invite à améliorer le regard que l’on porte sur l’autre. Je suis invité, vous êtes invités par Jésus à adopter le regard d’un papa, d’une maman, devant un berceau, regardant leur petit enfant avec des yeux qui s’émerveillent. Cultivons un regard accueillant, amoureux. Dans la relation, le regard est très important. Quand on regarde l’autre avec bienveillance, cela lui fait du bien. Le regard a un pouvoir mystérieux sur l’autre. C’est avec les yeux qu’on peut accueillir et se donner, pardonner et encourager. On peut décider de donner l’amour avec nos yeux, ne pas montrer d’impatience, mais offrir un accueil authentique. As-tu le désir de développer, d’améliorer ta manière de voir l’autre, d’estimer l’autre ? Voilà le défi que Jésus nous incite à relever ce matin.

Nous sommes invités à voir l’autre comme Jésus regarde l’autre. Nous sommes invités, à notre tour, à collaborer au rêve fou de Jésus celui de développer un regard qui rend le cœur de l’autre : « lumière ». Et personnellement, je trouve gratifiant de comprendre que le regard de Jésus sur moi en un d’accueil inconditionnel.

L’invitation d’améliorer notre regard demande de notre part beaucoup d’effort. Et nous constatons que nous n’aurons jamais fini de nous améliorer. Aussi, supplions le Saint-Esprit de descendre sur nous pour que le Christ nous illumine. Que le Saint-Esprit nous aide à développer un regard bienveillant comme Jésus le fait avec l’aveugle-né.

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