Je vous propose une réflexion sur le pardon. Je vous invite également à lire un des livres de Jean Monbourquette (Comment pardonner?).
Personnellement, je rencontre très souvent des personnes qui portent un lourd fardeau. À cause d’une parole ou d’un geste passé par un autre, elles vivent avec une blessure dans leur cœur. Elles ne réussissent pas à refermer la plaie. Elle voudrait se libérer en pardonnant, mais elles n’y parviennent pas.
Ce qu’elles ont ressenti pendant leur enfance ou leur adolescence les affecte encore, alors qu’elles sont rendues à l’âge adulte. Elles se sentent coupables de ne pas parvenir à pardonner à leur père, à leur mère ou à l’autre.
Je sais que cela leur est difficile, car elles sont les seules à pouvoir réaliser leur douleur tellement elle est intense.
Je reconnais que pardonner ce n’est pas facile. Et peut-être, certaines personnes ne parviendront jamais à le faire complètement.
Commencer par adopter une attitude de pardon avant de marcher sur le chemin du pardon, c’est ce à quoi nous sommes invités vous et moi.
En m’entendant parler ainsi un jour, une personne s’est mise à crier avec agressivité. Jamais, disait-elle, je ne pardonnerai, tellement je les déteste. Juste à entendre le mot « pardon», elle était bouleversée. Je lui ai dit doucement : « Tu te sens blessée dans ta sensibilité. Ne cherche pas absolument à pardonner. Pense d’abord à vivre avec ce qui est douloureux chez toi avant de pardonner. »
Des personnes m’ont raconté que leur père les avait battus ; que leur mère ne leur avait jamais dit : « Je t’aime ». Plusieurs m’ont avoué avoir été rejetés, abandonnés, abusés, humiliés par un parent.
Certains m’ont exprimé qu’il voudrait que leur père ou leur mère souffre comme ils ont souffert. D’autres ont perdu la force de se battre. Ils marchent le dos courbé. Je connais quelqu’un qui se sent honteux.
Pardonner ce n’est pas oublier. D’ailleurs l’oubli total n’est jamais possible. Pardonner, ce n’est pas nier le mal. Le mal a été fait. La blessure existe. Personne ne pourra changer la parole, le geste posé. Tu ne peux pas effacer le passé. Reconnais-le.
Pardonner ne veut pas dire rentrer en relation avec l’autre, lui demander pardon, mais desserrer les dents.
Avant de penser à l’autre, soigne-toi d’abord. Ce sera bénéfique pour toi. Tu pourras alors respirer librement. Fais-le pour toi, car ce n’est pas ton parent qui souffre. C’est toi. Alors, reconnais ta blessure et l’émotion qui monte en toi soit colère, haine, tristesse…
Pour te rappeler ton sentiment, il est bon de l’écrire ; de le dire sérieusement à un ami ou à un spécialiste, à quelqu’un capable de t’écouter sans parler. Cela te prendra du courage, des efforts, du temps pour te l’avouer ou le dire à ton ami. Fais-toi confiance.
Un des moyens de commencer à pardonner c’est d’identifier le parent par qui tu te sens blessé ; de dire en pesant à chacun des mots ; tranquillement, à haute voix et tout fort : « Je te pardonne. »
Tu y parviendras après avoir dit la phrase 1 000 fois. Essaie-le. Personne ne te demande d’y arriver rapidement et seul. Si tu n’y parviens pas, alors demande l’aide de quelqu’un de qualifié. Demande également à Jésus qu’il te donne la grâce et le moyen de te libérer. Prie Jésus qu’il t’accorde la force de rentrer dans une attitude de pardon.
Rappelle-toi que Jésus est avec toi. Lui, Jésus, peut t’aider à pardonner à ton parent, afin d’alléger le poids que tu portes depuis longtemps. Jésus a libéré des personnes lorsqu’il était sur terre. Il peut le faire également pour toi.
Osons reconnaître notre incapacité à pardonner seulement avec notre volonté. Pilons sur notre orgueil. Acceptons l’aide d’un spécialiste et de Jésus. Comme l’aveugle à l’entrée de Jéricho, prions : « Jésus ait pitié de mois. Viens m’aider. »
Dieu nous confie la responsabilité de réaliser son rêve pour chacun de nous à savoir être des ressuscités. Être ami de Jésus, être disciple de Jésus c’est chercher à nous épanouir et à vivre intérieurement en paix avec notre père, notre mère, les autres, avec Dieu.
Demandons la grâce, la capacité, la force de commencer un cheminement qui nous amènera à débuter le pardon à notre père ou à notre mère ou à une personne. Ainsi nous retrouverons peu à peu la satisfaction de vivre selon la valeur que nous propose Jésus la valeur de pardonner.